SYLVAIN CORENTIN, L’ARCHITECTONISTE

Maisons de rêve

L’artiste nous reçoit dans son atelier, à deux pas du Lez, entre garrigue et Méditerranée, au milieu de ses sculptures arbres-cabanes

 

Vos tours blanches mettent en scène et jouent avec l’architecture. Êtes- vous architecte de formation ?

Sylvain CORENTIN : Je retranscris ce que je ressens sans avoir aucune notion d’architecture. Contrairement aux architectes, j’ai un vaste espace de liberté. Je n’aime pas qu’il y ait trop de métier qui entre en jeu dans la création. Je combine des techniques de collage et de montage les plus spontanées possibles afin que leschoses soient en direct avec ce que j’ai dans la tête. Ça sort de mon esprit et, avec un minimum d’outillage, j’arrive à ce que je veux faire dans une certaine improvisation. C’est comme lorsqu’on dessine avec des crayons : c’est direct, spontané… Effectivement, on m’appelle l’Anarchitecte ou l’Architectoniste. Je n’ai pas de contraintes ; c’est ce que j’aime dans l’Art.

Pourquoi représentez-vous des maisons ?

S. C. : Je suis un passionné d’archéolo- gie. J’ai travaillé avec mon épouse sur des structures néolithiques et notam- ment sur les premières sédentarisations d’Europe. J’aime par ailleurs l’architec- ture tribale et la green architecture, ce qui peut expliquer le choix des maté- riaux que j’utilise dans mes sculptures. Les notions de nomadisme et d’éphé- mère m’inspirent. Ce que je fuis, c’est la rigidité.

Par ailleurs, j’étais assez régulièrement enfermé quand j’étais enfant. Dans cette pièce où l’on essayait de me protéger,

je me suis créé un univers sans limites. Mon imaginaire était très grand dans une petite pièce. Quand je travaille, je pars toujours de l’idée de cette petite pièce, ce petit refuge, cette petite boîte.

Il y a quand même au début un petit enfermement. Quelque chose qui est structuré de l’ordre de la boîte, et après, tout le reste autour est une sorte de protection un peu comme le ferait un reliquaire. Elle est le plus extraordinaire et spirituelle possible !

Et dans chacune de ses petites pièces, il y a un peu de moi, à tous les étages. C’est pour cela qu’il y a des petites poteries ; cela représente ma présence.

Aimeriez-vous que l’une de vos œuvres soit réalisée à l’échelle d’un habitat ?

S. C. : En effet, je pourrais pourquoi pas un jour, mettre au défi un architecte ; afin qu’il puisse utiliser ma liberté en architecture. Si la sculpture était à l’échelle d’un habitat, il faudrait qu’elle soit en parfaite harmonie avec la nature. Ce serait comme si la nature l’avait faite. Comme une cabane dans les arbres, une maison ethnique…

Au cours de mes promenades au bord du Lez, je m’approprie ce que la nature nous offre et je ramasse du bois flotté. Je cherche à trouver de belles récoltes qui soient ma source d’inspiration. Je ne pars pas d’une page blanche. Je pars d’un objet qui me parle et je me dis “je vais transformer un objet de la nature en une sorte de construction qui pourrait être habitée”.

EN SAVOIR PLUS

Où peut-on admirer les œuvres de Sylvain Corentin ?

• Musée d’Art brut de Montpellier
• Musée des Arts buissonniers à Saint-Sever. • American Folk Art Museum à New York

www.corentin.info

Où peut-on acheter ses œuvres ?

• Au musée d’Art Brut à Montpellier
• Galerie Pol Lemétais, St-Sever-du-Moustier • Cavin-Morris Gallery, New-York

On y trouve des œuvres accessibles à tous, pour tous les budgets

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