La Grande Motte, un retour en arrière c’est aussi l’occasion de parler d’avenir

Entretien exclusif avec Stephan Rossignol, Maire de la Grande Motte²

UN RETOUR EN ARRIÈRE,C’EST TOUJOURS L’OCCASION DE PARLER D’AVENIR

Des travaux sont en cours sur le front de mer de La Grande Motte.
S’offre-t-elle une nouvelle jeunesse ?

STÉPHAN ROSSIGNOL : “Nous avons lancé la première phase de rénovation complète du front de mer, de la capitainerie au point zéro. Cette promenade préférée des visiteurs et des Grand-Mottois n’avait pas subi de rénovation profonde depuis sa construction. Les travaux se poursuivront jusqu’à la mi-avril 2020 et reprendront en fin d’année pour tenir compte de la période estivale. Elle consiste en la rénovation du parking du Forum, la réalisation d’un muret de protection contre le sable et la rénovation complète du revêtement de surface jusqu’aux terrasses des commerçants. Ce projet représente un investissement de 7 millions d’euros. Les commerçants sont invités à poursuivre la rénovation de leurs commerces en harmonisant les mobiliers, enseignes, jardinières… et en investissant dans des terrasses bioclimatiques. L’objectif est de donner à la promenade un aspect novateur et attirant !”

Vous travaillez par ailleurs à un vaste projet urbain de ville-port avec l’agence François-Leclercq
et associés. En quoi consiste-t-il ?

S.R. : “Le projet consiste en la réalisation de deux nouveaux bassins représentant 400 anneaux, le transfert des activités

nautiques dans une toute nouvelle zone technique, la requalification des quais, l’aménagement d’une promenade plus vaste végétalisée ponctuée de kiosques entre les quartiers du levant et du couchant. La zone technique disparaitra au profit de la «Colline» représentant 400 logements. Ce projet s’inscrit à horizon 2025-2026. Deux années d’études doivent être menées. Des prélèvements en mer sont à ce jour en cours afin de vérifier la qualité du sol. Le creusement des bassins devrait intervenir fin 2021, début 2022.”

Pourquoi ce projet est-il important pour la ville ? Quels en sont les enjeux ?

S.R. : “La seule perspective de développement de La Grande Motte est ici. Notre commune est contrainte par ses limites territoriales, les étangs et la mer. Il faut être en mesure de proposer de l’habitat permanent pour faire vivre la ville à l’année. 70% des commerces et 100% des hôtels sont ouverts toute l’année. Le tourisme est devenu annualisé et La Grande Motte accueille un volant de tourisme d’affaire conséquent. De nombreux congrès nationaux et internationaux se tiennent à La Grande Motte, grâce à ses infrastructures et son accessibilité. On est à 10 minutes de l’aéroport !

Le Port dénombre 1.800 anneaux et il est arrivé à saturation. Nous avons 500 demandes en liste d’attente car il est extrêmement bien positionné au cœur de la ville.

Ce projet répond à un enjeu économique et nautique. Demain, nous aurons la capacité pour accueillir des catamarans et des trimarans. A La Grande Motte nous construisons des catamarans et lorsque l’on achète un bateau on veut également un anneau. C’est un projet cohérent avec le Salon International du Multicoque qui se tient chaque année en avril à La Grande Motte. Toute cette dynamique génèrera plusieurs centaines d’emplois et drainera des plaisanciers.

Ensuite, il nous faut libérer des terrains pour répondre à la demande forte de logements. Aujourd’hui les prix sont excessifs et les jeunes couples n’arrivent pas à se loger. La «colline» accueillera des logements sociaux et de l’accession aidée.”

Comment est-ce que l’on continue à écrire l’histoire de La Grande Motte avec son héritage Balladurien ?

S.R. : ” Personne ne sait si ce projet aurait reçu l’avis favorable de Jean Balladur.
Toutefois, nous avons présenté le projet de ville-port à ses filles, qui l’ont approuvé. En effet le projet respecte le rapport balladurien consistant à réaliser 70% d’espaces verts pour 30% de bâti. Plusieurs centaines d’arbres vont être plantés.

Elles conviennent également que la zone technique est affreuse. La Grande Motte ne remet pas en cause l’ADN balladurien ; elle veut avancer pour avoir un avenir.

Crédit : Cabinet Leclercq et associés

Bien entendu, tous les enjeux de submersion marine, érosion du trait de cote… sont pris en compte. A l’époque Jean Balladur avait été ingénieux et avait fait le choix de surélever la ville. Aujourd’hui contrairement à d’autres communes, nous ne sommes pas menacés. Et le déplacement de la digue constituera une barrière supplémentaire.”

La ville de La Grande Motte est aujourd’hui très tendance. Cette année encore une exposition de photographies dénommée « La Grande Motte, cité solaire » s’est tenue à Paris. Comment expliquez- vous cette notoriété ?

S.R. : “Je suis Maire depuis 12 ans et on a passé des périodes difficiles où les magazines dépeignaient un portait terrible de La Grande Motte. Il a fallu y remédier. J’ai d’abord obtenu en 2010 le label patrimoine du XX° siècle. On a poussé au ravalement des immeubles. Je suis allé, année après année, à la rencontre de la presse nationale parisienne et on a réussi avec le temps à faire en sorte qu’ils s’intéressent à La Grande Motte. L’ensemble des initiatives que nous avons menées nous ont permis de nous mettre sous les feux des projecteurs. Aujourd’hui des architectes de dimension internationale comme Jean Nouvel, Rudy Ricciotti, Jacques Ferrier, Christian de Portzamparc… s’intéressent à La Grande Motte !”

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